▬ Bienséance . & . Damnation
FORUM EN HIATUS.
Changement d'adresse et refonte partielle sont au programme, les admins indiqueront le lien vers la nouvelle Roccianera lorsque tout sera de nouveau en place. Stay tuned!
▬ Bienséance . & . Damnation
FORUM EN HIATUS.
Changement d'adresse et refonte partielle sont au programme, les admins indiqueront le lien vers la nouvelle Roccianera lorsque tout sera de nouveau en place. Stay tuned!
▬ Bienséance . & . Damnation
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

 

 Moonroaming

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Gaea Vermiglia

Gaea Vermiglia


Nombre de messages : 80
Age : 34

Effets.Secondaires
Never alone in Nightmare:
Compétences :: Maniement des armes / Corps à corps / Subreption / Chasse / Botanique
Copyright: Mina-Ligeia

Moonroaming Empty
MessageSujet: Moonroaming   Moonroaming I_icon_minitimeJeu 22 Oct - 3:01

Moonroaming Nbface

- Enfin, trouver la paix, là où tout n'est que sang et silence -
Fond musical



Il est des âmes qui errent à jamais.
C'était ce qu'il lui avait dit une fois.


Scritch! Frrrr...

Le feu de l'allumette embrasa l'étrange poudre odorante posée en face de la tueuse.
Une petite coupelle renfermant un mélange de plantes séchées à brûler, faisant office de diffuseur de parfum.

Elle avait pour compagnie un lapin écorché et grillé du matin dans sa papillotte de vieux journal, affublé d'une minuscule bougie plantée où elle avait pu l'être, et accompagné de deux verres et d'une bouteille de très bon Chianti que la grande brune avait piquée au moment de la livraison de l'épicerie fine, avec ses soeurs dans leur caisse.

Quel bonheur que la livraison soit tombée ce samedi. Elle ne voyait pas trop où elle aurait pu garder les bouteilles sans les exposer à un froid trop important, et elle avait horreur de gâcher des produits chers dont elle connaissait vaguement le mode de conservation optimal.



- Bon anniversaire, p'pa.


Avec la même allumette, la mèche de la bougie prit feu, éclairant le sourire de Gaea.


Cela faisait dix ans que Gilberto était mort. Dix ans très exactement.
L'objet du larcin qui lui avait été fatal aurait dû être son repas d'anniversaire.

Indépendamment de ces éléments larmoyants auxquels elle avait fini par se faire, la douleur restait sagement enfouie, quelque part, reposant comme un vieux livre, un conte pour enfant qui aurait l'odeur des vignes toscanes, du savon du vieux lavoir, des cendres et de la mort des êtres chers.

Tout cela était fini, elle avait pris goût à ce qui avait détruit sa vie.
Mais une nuit par an, elle feuilletait de nouveau l'ouvrage de sa mémoire, en piochait des passages dans le désordre, et gardait le meilleur pour la fin.
La tête du fermier qui avait tué son père, littéralement explosée par ses coups de crosse de fusil. Tout ce sang répendu dans l'herbe grasse du printemps, sous un ciel parfait, où la lune était impériale.
Comme cette nuit.

Elle releva la tête et jeta l'allumette éteinte du haut de l'église, ne s'attardant pas à la regarder parcourir la trentaine de mètres qui la séparait du parvis.
Le grapin qui l'avait aidée à monter jusque là était posée à côté d'elle, avec son fidèle Vetterli, seul objet ici, peut-être, qu'elle avait acquis honnêtement.

Diane lui souriait en retour quand elle leva les yeux vers elle. Elles avaient toujours été comme deux soeurs, l'une mortelle, l'autre immortelle. L'une comme l'autre, elles ne faisaient plus confiance au soleil depuis bien longtemps. Il n'avait jamais été là lorsque l'humaine avait vécu des tournants de sa vie. Il ne connaissait rien d'elle. Le jour ne la connaissait pas. La nuit, elle...


Gaea se servit un verre de Chianti en pensant qu'en plus, la lune, elle, elle ne faisait jamais chier personne.
Le second verre était là pour le décorum avant tout. Parfois, donner un petit côté mystique aux occasions ne faisait pas de mal, du moment qu'on inventait soi-même le cérémonial. Et l'église? Bah, c'était juste un superbe point de vue. De là où elle était, tout en haut des portes de façade de l'édifice, sur la terrace qui liait le clocher aux deux coursives intérieures si proches des clés de voûte, elle pouvait tout voir sans être vue. Roccianera endormie lui rappelait une vielle femme sur son lit de mort, entrainée vers le néant par sa souffrance à laquelle personne ne pouvait rien.
Surtout pas le curé et son huile ou sa flotte.


Le contenu du verre de vin disparut comme par l'intervention du Saint Esprit.


Mais pendant qu'elle conversait mentalement avec elle-même, ou avec celui dont elle fêtait les soixante ans ce soir-là, elle ne perdait pas de vue que la tranquillité absolue n'existe pas, pour personne.

Et comme par hasard, il fallut encore qu'on la dérange.


Allait-on lui foutre la paix un jour?
Revenir en haut Aller en bas
Fausto Dantes
Te Deum pour un massacre
Fausto Dantes


Nombre de messages : 288
Age : 38
Qui es tu ? : Besoin de vous faire pardonner, mon fils?
Humeur : Fatiguée

Effets.Secondaires
Never alone in Nightmare:
Compétences ::
Copyright: Me, Myself and I!

Moonroaming Empty
MessageSujet: Re: Moonroaming   Moonroaming I_icon_minitimeSam 24 Oct - 0:20

Les yeux grands ouverts, planté sur les lignes du plafond, sa respiration était très saccadée, ses mains plaquées de part et d'autre de son corps, les doigts enfoncés au plus profond du matelas. Dieu, qu'il détestait la nuit! Le prêtre était trempé de la tête au pied, complètement en nage par ce qu'il venait de traverser. Une légère déformation physique venait casser le plat presque parfait du drap qui le recouvrait. Il la détestait vraiment cette foutue nuit... encore plus depuis qu'il était dans cette ville, bien que cela ne fasse que quelques jours, son tourment était bien pire que ce qu'il avait déjà pu vivre avant.

Le démon semblait prendre un malin plaisir à accentuer ses attaques, à se montrer plus fort que ce qu'il avait déjà pu être et le prêtre était loin de trouver ça normal. Ca l'inquiétait même... qu'est-ce que Roccianera cachait pour donner autant de pouvoir à cet être maléfique? Il fallait qu'il le découvre et plus le temps passait, plus le besoin de comprendre se faisait impératif. Pour l'instant, juste maintenant, il fallait surtout qu'il trouve un moyen de calmer ses ardeurs, d'une façon ou d'une autre, mais surtout pas de celle qu'un homme normal userait, ça jamais. C'était tout ce que l'autre attendait pour gagner encore un peu plus de terrain sur sa volonté et il le refusait.

Levant une main légèrement tremblante, l’ecclésiaste attrapa le tissu qui le recouvrait et le jeta sur le côté, tout en se levant avec souplesse pour se retrouver assis sur le matelas, les pieds se posant directement sur le sol de la chambre, du bois, froid. C'était agréable, il frissonna. Dommage, il n'avait pas d'eau gelée à portée pour refroidir la température de son corps, qu'importe, l'air frais de la nuit lui ferait le plus grand bien. Fausto se dressa alors de toute sa hauteur, attrapa un pantalon léger, qu'il passa sans état d'âme, puis attrapa son manteau et l'enfila, alors qu'il était à torse nu dessous.

Restant pieds nus, l'homme ouvrit la porte de sa chambre et s'engouffra dans les couloirs du presbytère, avant de sortir. Le froid s'engouffra partout, le faisant à nouveau frissonner, mais il souriait, c'était tout ce dont il avait besoin à l'instant. Levant la tête pour regarder le ciel étoilé, il ferma pourtant les yeux, laissant la légère brise lui caresser le visage. On pouvait le prendre pour un fou à se balader ainsi, alors que la température pouvait être proche du zéro à cette époque de l'année, c'était sans savoir qu'à une époque, alors qu'il était hébergé par des moines, il testait sa résistance en sortant quasiment nu, ne gardant qu'un vêtement pour protéger ses attributs, dans le froid et la neige. Rien de mieux pour se forger le caractère!

Quelques souvenirs affluaient ainsi, tandis que le reste de son corps s'apaisait... avant qu'il ne se mange quelque chose sur la tête. Fronçant les sourcils à l'impact, il s'abaissa pour prendre en main l'objet du délit et haussa un sourcil tout en l'observant. Comment une allumette pouvait tomber d'aussi haut. Relevant le nez, il tenta de voir, en vain. Mais l'Inquisiteur était du genre teigneux et prêt à monter tout en haut du clocher pour voir ce qu'il en retournait. Chose pensée, chose faite. L'homme grimpa les étages à longues enjambées, rien de mieux pour se changer les idées et arriva sur le toit du bâtiment.

Dantes ne manqua pas alors la légère lueur qui se dégageait un peu plus loin, près du côté des portes de la bâtisse. Il s'approcha alors prudemment, sans faire de bruit, tel un chat, avant de se rendre compte qu'un invité surprise avait prit place chez eux. Une invitée pour être plus précis, à voir les quelques formes que les ombres de la flamme pouvait projetée.

Croisant les bras, regardant l'individu de haut, il ne manqua pas de se faire entendre.


- Je peux savoir ce que vous faites ici, sans autorisation?


Son ton ne se voulait pas menaçant, il était juste sévère. De toute façon, tout dans son attitude se voulait le moins sympathique possible, ses cheveux collés sur la tête -car mouillé lors de son réveil-, tombant sur ses yeux, son regard noir, son visage d'un blanc pâle, aussi pâle qu'un cadavre devait assurément aidé à aller dans ce sens. Fausto se voulait dissuasif, pour que l'autre ne fasse pas une bêtise tout de suite.
Revenir en haut Aller en bas
Gaea Vermiglia

Gaea Vermiglia


Nombre de messages : 80
Age : 34

Effets.Secondaires
Never alone in Nightmare:
Compétences :: Maniement des armes / Corps à corps / Subreption / Chasse / Botanique
Copyright: Mina-Ligeia

Moonroaming Empty
MessageSujet: Re: Moonroaming   Moonroaming I_icon_minitimeVen 30 Oct - 17:03

Elle n'aurait pas le temps de trouver une cachette suffisamment grande pour abriter entièrement sa haute silhouette, même si elle avait l'habitude des trous à rats : le seul moyen d'atteindre les entrailles du clocher était d'utiliser son grapin, lequel émettrait trop de bruit pour la laisser à couvert, et serait peut-être trop long à remballer.
De toute façon, elle n'était pas certaine d'avoir envie de se dérober ce soir.

Ce n'était pas seulement la comémoration de la mort de son père, c'était aussi celle de sa métamorphose. La gamine vagabonde et sans problèmes qu'elle avait été s'était changée en meurtrière cette nuit-là. Et tous les ans, elle se plaisait à célebrer cela par une attitude téméraire, voire dangereuse, uniquement pour s'attirer l'inimitié d'une autre créature digne de lui tenir tête. Pour provoquer le destin. Voir si le point final de sa route pouvait être posé. Mais jusqu'ici ça n'avait pas été le cas, et c'était tant mieux.
Elle emportait toujours un souvenir de ces affrontements symboliques... Restait à voir ce que ce serait cette fois si celui qui croisait son chemin voulait aussi croiser le fer, ou faire parler la poudre.

Elle resta donc figée, la respiration calme et régulière, légèrement penchée comme elle l'était avant d'avoir senti cette présence silencieuse qu'elle ne repérait que de façon floue, grâce à l'habitude des traques.
Cette impression délicieuse d'avoir quelqu'un non loin de soi, quelqu'un qui sait se faire discret, quelqu'un qui vaut la peine que l'on accepte le jeu qu'il propose... Le temps de la chasse n'avait pas de fin pour les criminels comme elle, et Dieu qu'elle aimait se savoir l'objet de ce type d'intérêt.
Elle savait combien il était fou de penser ainsi. Pourtant, danser avec la Mort avait vraiment un aspect jouissif; et que serait sa vie sans elle, sans sa mère sirituelle?


La flamme de la bougie vascilla différemment : un léger courant d'air marqua l'arrivée de "l'intrus" dans son dos, dans cette nuit froide où la tueuse conversait seule avec ses fantômes.


- Je peux savoir ce que vous faites ici, sans autorisation?

Elle ne connaissait pas cette voix.
Une voix basse, rauque, presque rocailleuse. Un homme sorti du sommeil depuis peu, ou simplement forgé par un environnement dur, une vie rude, qui ne fait pas de cadeaux. Un ton froid, et façonné à l'image de la voix qui le portait, mais emprunt de droiture, de fermeté; ces mots avaient un échos paternel, et la tueuse leva les yeux vers la place vide en face d'elle.
Elle imagina la haute stature, la forme solide et carrée d'un corps pourtant sec et nerveux, l'aigreur de ses traits, la force de son regard, et son port majestueux et sage.

Sa chimère avait quelque chose de très sculptural, peut-être était-elle trop belle pour être vraie, mais peu lui importait. C'était la voix de cet homme qu'elle habillait d'une esquisse comme on prépare un tableau. Un petit jeu de cache-cache et de devinettes auquel elle adorait s'adonner, surtout quand la situation ne s'y prêtait pas.

Elle se redressa sans lui faire face, et ne tourna que légèrement la tête en direction de l'inconnu qui, vu la façon dont il avait choisi d'entrer en matière, pouvait être un veilleur, ou bien le fameux prêtre nouvellement arrivé en ville et qui, manifestement, faisait la curiosité même des plus modestes dans le bourg. En tout cas, ce n'était pas le père Gabriel, qu'elle connaissait déjà.


- Je fête mes morts, dit-elle seulement, révélant sa propre voix caverneuse bien que féminine, avec une lenteur vaguement sarcastique qu'elle était la seule à pouvoir décrypter.
Comment aurait-il pu savoir qu'en disant cela, elle parodiait l'expression des familles endeuillées en pensant à la longue liste de ses contrats et autres victimes?


- Je me suis dit que le cadre était seillant pour ce faire... C'est une heure bien tardive pour se promener sur le toit d'une église, n'est-ce pas? Vous-même avez sans doute eu quelque songe aussi tordu que le mien? entonna-t-elle sur un ton emphatique et joueur, avant de quitter ce masque pour reprendre son attitude habituelle. Vous seriez pas là, sinon, c'est pas un endroit où traîner en pleine nuit.

Elle tendit la main vers la bouteille de vin rouge et en servit un verre dans le cristal vide en face d'elle. Reposant la bouteille, elle prit la coupe et la déposa à côté d'elle, un peu en retrait.

- Un petit Chianti de bienvenue. J'suis pas assez perverse pour l'avoir empoisonné ou autre, j'aimerais bien; mais vous pouvez y aller. Ca vous réchauffera un peu, et vous serez peut-être un peu moins grognon.
Revenir en haut Aller en bas
Fausto Dantes
Te Deum pour un massacre
Fausto Dantes


Nombre de messages : 288
Age : 38
Qui es tu ? : Besoin de vous faire pardonner, mon fils?
Humeur : Fatiguée

Effets.Secondaires
Never alone in Nightmare:
Compétences ::
Copyright: Me, Myself and I!

Moonroaming Empty
MessageSujet: Re: Moonroaming   Moonroaming I_icon_minitimeMar 3 Nov - 11:08

Sa présence ne dérangeait pas l’intruse, ne l’avait même pas fait tressaillir. Ca pouvait paraître anormal, que l’on ne réagisse pas, alors qu’on venait d’être prit sur le fait de se trouver dans un endroit plutôt interdit à toute personne n’ayant pas droit d’être là. Ca n’avait pas l’air d’atteindre plus que cela l’inconnue et Fausto resta alors sur ses gardes, préférant être prêt à faire face à n’importe quelle menace, même armée - tout en sachant qu’il serait fort impuissant face à une épée, un couteau ou encore un pistolet chargé, mais il ne se laisserait pas tuer sans tenter quelque chose, c’était un fait -.

Il ne bougea pas d’un iota et attendit que l’autre face quelque chose, elle se décida à lui répondre, lui confirmant de ce fait qu’elle était bien une femme, malgré la voix plutôt basse et froide qui passa la barrière des lèvres. A croire qu’il ne croisait que ce sexe dans cette ville, était-ce un sous-entendu de la part de son ennemi juré ? S’il avait été plus paranoïaque qu’il ne l’était, le prêtre aurait pu le croire. Mais il préférait laisser ces coïncidences au hasard, plutôt qu’au fruit d’un être malveillant.


- Je sais que l’Eglise est un endroit de recueillement parfait pour ce genre de chose, mais le toit est un endroit original et surtout, interdit d’accès, ma fille.

Le fait que le bâtiment soit fermé la nuit pouvait être un problème pour ceux qui souhaitait venir y prier en toute quiétude, mais ce n’était pas une excuse aux yeux de l’homme de foi pour que l’on vienne squatter ces toits. C’était quand même une propriété privée et le haut de cette bâtisse n’était pas non plus des plus sûres. Un accident était vite arrivée et cette paroisse n’avait pas besoin d’un mort sur la conscience en plus, à cause d’une chute mortelle du haut du clocher. Sans compter le fait que cette femme était peut-être un danger pour les deux religieux. Beaucoup trop de zones d’ombres au final, pour que Faust’ décide de changer de ton avec elle.

De plus, une tournure de phrase pareille, son interlocutrice ne pouvait douter de sa fonction, mais il n’avait pas pour habitude d’employer des termes comme madame ou mademoiselle, ou alors très rarement. Mais c’était un avantage pour mettre une distance entre la personne avec qui, il pouvait échanger et lui-même. Une distance dont il avait besoin pour faire son travail correctement et pour tenir toute tentation hors de portée, ce qui était bien loin d’être facile. Elle continua pourtant sa petite explication et l’homme d’église calla mieux ses bras contre sa poitrine, tout en haussant un sourcil alors qu’elle parlait de songe tordu. Lisait-elle dans les esprits ? Devait-il sérieusement commencer à s’en méfier ? Quelques bribes de souvenirs de son dernier cauchemar - ce qu’il pouvait considérer comme un cauchemar, pouvait parfaitement être vu d’une toute autre façon de la part d’un autre homme - traversaient son esprit, le troublant très légèrement et passagèrement.


- Ma venue ici est surtout due à votre présence. Tout en occultant le reste des questions de la jeune femme, qui n’avait assurément pas à savoir pourquoi l’inquisiteur était réveillé si tard dans la nuit.

Ses yeux suivirent le mouvement de sa main, il la vit verser le liquide de la bouteille qu’elle venait de prendre dans un verre, pour le lui présenter, non sans une marque de cynisme, qui ne manqua pas de tirer une moue au prêtre. Voilà bien le genre d’humour qu’il ne goutait pas, déjà qu’il était difficile de le faire rire, il était évident que ce n’était pas avec ce genre de remarque qu’on pourrait lui tirer un sourire, même infime.


- Je vous remercie, mais je ne bois pas de vin… alors qu’il n’avait toujours pas changé de position, peut-être parce qu’elle ne lui faisait toujours pas face, il n’aimait pas parler à un dos.

L’ecclésiaste savait parfaitement que ce n’était pas des plus poli de refuser un verre, mais qu’importe. Il ne se permettait pas de goûter au plaisir, de quelle que forme qu’il soit. Si un verre d’eau avait traîné dans les parages, il aurait peut-être accepté, car il aurait pu ainsi, couper la liqueur, comme à la messe. C’était bien là la seule manière qu’il acceptait de le boire, au grand damne des gens qui osaient l’invité à leur table pour une soirée. Il avait déjà bu du vin pur, quand ses vœux n’avaient pas encore été prononcé, comme tout jeune homme en devenir, mais il avait aussi su s’habituer à ce vin coupé d’eau, qui lui convenait parfaitement.


- Le froid n’est rien. Pour le reste, vous comprendrez que je ne peux qu’apprécier à moitié de rencontrer une inconnue au milieu de la nuit, bivouaquant sur le toit de l’Eglise. Pourrais-je au moins connaître votre nom ?

Car qui sait, elle avait peut-être un droit de passage spécial qu’aurait pu lui fournir le père Gabriel et que le curé de la paroisse aurait oublié de lui transmettre, ça pouvait être plausible, bien que Dantes en doutait quand même. Il était pourtant prêt à écouter, comme toujours.
Revenir en haut Aller en bas
Gaea Vermiglia

Gaea Vermiglia


Nombre de messages : 80
Age : 34

Effets.Secondaires
Never alone in Nightmare:
Compétences :: Maniement des armes / Corps à corps / Subreption / Chasse / Botanique
Copyright: Mina-Ligeia

Moonroaming Empty
MessageSujet: Re: Moonroaming   Moonroaming I_icon_minitimeJeu 19 Nov - 2:06

"Ma fille". Ce terme avait toujours su l'amuser, et elle émit un léger rire à moitié camouflé par l'épais rideau de cheveux qui refusait encore son visage à la vue du prêtre. Un prêtre, oui, il ne pouvait être autre avec des mots pareils, ça lui venait si naturellement...
Il s'agissait donc de l'étranger, enfin, de ce type monté de Rome juste pour les beaux et tristes yeux de la petite Roccianera qui accusait tant de maux.
Gaea n'avait rien contre les prêtres, au fond, ils faisaient juste leur boulot. Ca aidait les gens, parfois. Leur principe de charité l'avait bien avancée, elle, quand le père Gabriel avait bien voulu lui "prêter" asile le temps qu'elle se trouve un endroit où loger. Il avait même été jusqu'à cacher sa présence, et il était le seul jusqu'à maintenant à qui elle ait révélé son identité dans une plus large mesure que celle de son simple prénom. C'était peut-être la seule personne à qui elle avait dit merci sincèrement depuis... Bah, peu importaient les dates. Ce qui importait, c'était qu'elle ne dise rien de cet échange de quelques jours, à part peut-être la seule mention de leur rencontre, sans en préciser la teneur ni la durée. Elle ne voulait pas que le "saint homme" ait des soucis à cause d'elle, et pourtant Dieu sait si elle portait la poisse aux gens qui lui rendaient service depuis qu'elle était née. L'essentiel : éviter de penser à ces gens dans une quelconque comparaison avec lui.

Quoi qu'il en soit elle ignora le rappel de celui qui se trouvait derrière elle. Interdit, oui, elle le savait, pas comme si elle était complètement ignare non plus...
C'était surtout cette attitude qu'elle leur reprochait, ce... paternalisme, presque. Cette tendance qu'elle trouvait désobligeante à considérer par leurs mots et peut-être jusque dans leurs pensées la totalité de leur paroisse comme une bande de morveux à peine capables de se torcher tout seuls. Aussi curieux que ça puisse paraître comme ça, elle aimait bien les gosses. Mais de là à aimer qu'on l'y compare, il y avait un gouffre. Se refusant depuis toujours à ce qu'on la considère faible, elle se pliait à ses besoins les plus élémentaires mais dormir par terre sur les pierres froides de l'église ne lui avait posé aucun problème et elle préférait de loin se débrouiller seule, comme elle l'avait toujours fait. Ce n'était pas la prêtrise qui faisait du père Gabriel quelqu'un de bon à ses yeux, c'était le fait qu'il l'ait acceptée comme elle était sans chercher à l'introduire dans un cercle défini de ce qu'on appelle la civilisation.
Civilisation dont elle savait avoir franchi les frontières au regard de la plupart des gens. A ce stade, elle ne s'embarrassait donc plus de leurs codes, dans les limites de la liberté d'agir qu'elle respectait pour eux. Alors bon, qu'on lui interdise de monter sur un toit, fut-il dangereux, qu'est-ce qu'elle pouvait bien avoir à en faire...

Il refusa son offre, ce dont elle ne se vexa pas le moins du monde. D'autres qu'elle seraient sans doute montés directement au créneau en prenant pour prétexte le fait qu'un bon chrétien ne refuse pas un présent, mais ça non plus elle n'en avait pas grand chose à carrer, comme des raisons pour lesquelles il ne dormait pas. Après tout, il avait le droit d'être ultra rigide dans son comportement en tant qu'être pur et chaste, cela allait de soi, même si l'idée lui paraissait un peu bizarre, pour ne pas dire débile, en soi. Il avait tort, selon elle, un petit verre de vin ne faisant jamais de mal à personne, surtout quand on s'arrêtait à un, ce qu'elle avait du mal à faire en général.
Comme il n'avait pas l'air de se dérider, ce qui ne l'étonnait qu'à moitié - il avait beau faire le fier, il faisait quand même un froid infernal, sans mauvais jeu de mots -, et qu'il voulait savoir qui elle était, elle vida son propre verre et daigna se déplacer sur le côté de son repas bien chiche (en prenant soin d'embarquer avec elle son fusil et son grapin, qui ne faisaient pas très bon genre devant un tel homme), afin qu'il puissent se voir.


En réalité elle ne s'était pas attendue à tomber aussi juste en imaginant le propriétaire de la voix. La vie était parfois vraiment trop mal faite.
Belle gueule, beau maintient, belle carrure bien qu'elle ait toujours eu un faible pour les bourrins de service qui trainaient dans les bars à poivrots où elle pêchait ses coups d'un soir de temps à autres, en fait même ces vêtements bien légers faisaient de cet homme de foi un spécimen remarquable. La légèreté des vêtements, d'ailleurs, retint son attention. Il ne tremblait effectivement pas malgré cela, malgré que sa peau soit à nu à certains endroits, ce qu'elle ne manqua pas de remarquer non plus.


* Bon sang, qu'est-ce que j'ai fait pour tomber là-dessus sans pouvoir y mettre les dents... *

En fait, à bien y réfléchir, elle avait à peu près tout fait pour que la fortune lui refuse les objets de ses désirs les plus divers. Ce qui l'ennuyait le plus, c'était que cette fois, elle ne pourrait pas contrer le sort en volant celui-ci. L'imaginer était plutôt drôle mais vraiment pas réaliste, c'était donc agaçant plus qu'autre chose.
Contre mauvaise fortune, bon coeur, enfin si l'on peut dire. Son visage perdit toute trace de sarcasme, et devint presque "normal", enfin, au moins il y avait un je ne sais quoi de gentil dans son expression. Il fallait avoir l'oeil, pour décrypter la décontraction de sa mâchoire puissante et de ses traits assez peu féminins sous certains critères courants, mais ça y était. Du moins, ses yeux le portaient en eux, malgré leur teinte assez peu avenante elle aussi selon les points de vue. Elle-même n'avait plus conscience de ses expressions depuis longtemps, et tout était toujours très spontané chez elle.


- J'me doute bien qu'vous devez pas avoir une envie terrible de m'tenir compagnie, mais bon, puisqu'on est de veillée tous les deux... Vous seriez mieux assis, non? J'm'appelle Gaea. Vous c'est Fausto Dantes, je crois.

A lui, elle pouvait peut-être dire que le prêtre de Roccianera avait couvert sa venue en ville. Après tout, même si d'aucuns sous-entendaient dans les journaux qu'elle ramassait qu'elle était responsable des meurtres récents, rien ne le prouvait, et quand bien même, à l'époque, le pauvre homme d'église n'aurait pas pu le deviner.

- Les gens parlent, et je connais le père Gabriel. Pour ça que j'me permets d'anticiper sur votre présentation. 'Scusez-moi.

Elle détacha un morceau de viande sur son pauvre lapin anorexique et le porta à sa bouche avant de le mâchonner comme un vieux bout de cuir caoutchouteux.
Revenir en haut Aller en bas
Fausto Dantes
Te Deum pour un massacre
Fausto Dantes


Nombre de messages : 288
Age : 38
Qui es tu ? : Besoin de vous faire pardonner, mon fils?
Humeur : Fatiguée

Effets.Secondaires
Never alone in Nightmare:
Compétences ::
Copyright: Me, Myself and I!

Moonroaming Empty
MessageSujet: Re: Moonroaming   Moonroaming I_icon_minitimeMar 24 Nov - 15:03

Le prêtre ne prêta pas plus attention que cela au petit rire que lui offrit l’inopportune, après tout, il commençait à être habitué à ce genre de réaction, quand il utilisait le vocabulaire qui sied à n’importe quel curé qui s’adressait à un autre qu’un confrère. La perte du respect du à l’Eglise et ses représentants avait tendance à le mettre hors de lui. Pourquoi se moquer ainsi de tout ce qui pouvait être bon, qui pouvait amener un peu de chaleur et d’espoir chez ceux qui n’en avaient presque plus ? Qui s’éloignaient inexorablement de la Lumière ? Le Mal était-il tellement plus attrayant pour tous ? Qu’avaient-ils à gagner à aller brûler dans les flammes de l’Enfer jusqu’à la Fin des Temps ? Ces pauvres fous ne savaient décidément pas ce qui pouvait bien les attendre là-dessous et quand ils le comprendraient, il serait bien trop tard pour demander pardon. Triste…

L'intruse ne sembla pas être blessée qu'il refuse son offre du verre de vin. Tant mieux, ça lui changeait un peu. Il n'eut même pas droit à une remarque cynique ou déplacée, incroyable. Elle ne devait pas en avoir grand chose à faire des conventions... pourquoi pas. Ca lui changeait des gens qu'ils croisaient en général, car même ceux sans éducation, trouvait toujours à redire sur sa façon de faire, quand ils étaient contrariés par sa personne. Pas elle, ça lui était presque agréable.

Bon, elle sembla aussi ignorer tout ce qu'il lui avait dit, à croire que rien ne la touchait, qu’elle s’en foutait pas mal en fait. Elle était soit suicidaire, soit dangereuse, pour lui en tous les cas. Surtout qu’il n’avait pas manqué de remarquer le fusil qu’elle venait de déplacer pour lui faire une place. Il haussa un sourcil, les bras encore et toujours croisé sur sa poitrine et l’observa d’un œil des plus inquisiteurs. Après tout, c’était bien ce qu’il était. Il avait quand même un peu de mal à croire qu’elle n’était sur ce toit que pour son repas improvisé… mais puisque la jeune femme ne montrait, pour l’instant, aucun signe d’agressivité, il lui laissait le bénéfice du doute.

L'homme d'église put enfin croiser le regard de la jeune femme, il ne se détendit pas pour autant. Pas parce qu’elle ne lui plaisait pas ou qu’il se méfiait encore énormément, non. Ses traits pour le moins sévères et distants, ne changèrent pas car un vieil ami venait de mettre son grain de sel dans la conversation.


"- Tu veux que je te dise, Faust’, tu lui plais."

L’homme du faire un effort sur lui pour ne pas soupirer d’agacement, alors que cette voix ne lui rappelait que trop de mauvais souvenir. Il tenta de se concentrer un peu plus sur la jeune femme et oublié le démon qui se trouvait quelque part, près d’eux.

Le démon souriait, voilà bien une situation qu’il attendait toujours avec impatience, voir son « poulain » aux prises avec une femme, seul. De quoi s’amuser comme jamais, la tentation serait grande, surtout qu’il sentait que Gaea avait un potentiel des plus intéressants pour faire craquer son vieux pote. Et puisque celui-ci ne l’écoutait pas réellement, il décida de changer de tactique. Pour commencer. Il alla alors murmurer à l’oreille de la jeune femme, sans qu’elle ne se doute qu’une personne extérieur était présente, ça ressemblait plus à la petite voix que l’on entend parfois dans sa tête, si on sait l’écouter. De toute façon, le tourmenteur maîtrisait l’illusion à la perfection, il allait juste donner un coup de pouce à cette femme des plus charmantes.


"- L’interdit te pose des problèmes de conscience maintenant ? Toi qui a tuée pour te venger. Et puis, c’est ça qui est excitant… passer outre les interdictions, n’est-ce pas ? Il parlait d’une voix des plus sensuels, justes pour faire monter la chaleur. Notre ami est un peu timide, mais je suis sur qu’il serait ravi que tu t’occupes de lui, après tout, c’est un novice en la matière, qui ne rêve que de connaître le péché originel…"

Fausto quand à lui, fut presque surpris de voir l’étendu des connaissances de son interlocutrice sur sa personne, il ne pensait pas qu’un simple habitant de Roccianera pouvait connaître son nom. Qu’il soit un nouveau venu, prêter main forte à la paroisse, oui, mais pour le reste… mais elle coupa bien vite court à son étonnement, en lui expliquant d’où venait la suite et au final, un petit sourire furtif se posa sur ses lèvres quelques instants en entendant prononcer le nom du Père Gabriel.

- Je suis le Père Dantes, en effet. Vos excuses sont totalement acceptées, votre déduction était la bonne. Puisque vous connaissez mon confrère, c’est que vous devez avoir une permission de sa part pour vous trouver ici ?

C’était bien tout ce dont il avait besoin de savoir pour la laisser en paix. Il n’avait pas réellement bougé, enfin un peu quand même, car le froid allait finir par se faire sentir. Il n’était pas non plus insensible complètement à sa morsure et il ne pouvait rester des heures dehors, habillé ainsi, sans en sentir les conséquences au final. Il risquait de rentrer bien vite.

"- Mais quel rabat-joie, Faust’ !! Elle te propose de lui tenir compagnie, bouges-toi un peu ! Je te le concède, elle ne ressemble peut-être pas à la femme qui hante tes rêves, mais c’est une femme nom de Dieu ! - Oh pardon, je sais que tu détestes quand on blasphème. - La meilleure des créatures qu’IL a eu l’idée de créer ! On peut au moins l’admettre." Il marqua un petit temps, cet inquisiteur avait la tête dure, il le savait depuis le temps, mais il savait aussi qu’il pouvait craquer à tout moment, alors pourquoi pas ce soir ?" Et je peux t’assurer que celle-ci est une vraie tigresse ! Sauvage, indomptée, sans rire, pour commencer c’est juste parfait ! Le pied intégral. Avoue que c’est alléchant…"

Dantes dut prendre une grande inspiration pour passer outre les dires de cet être maléfique, car comme toujours, il n’avait pas tord. Mais ça ne le ferait pas passer le pas pour autant et l’ecclésiaste se força à porter toute son attention sur la jeune femme, occultant totalement ce qu’il venait d’entendre. Remarquant alors son maigre repas, il haussa un sourcil, c’était plutôt frugal comme repas, surtout pour un repas de « fête ».

- Il est bien maigre, votre animal… c’est suffisant pour vous nourrir correctement ? Pas sûr qu’elle allait apprécier le fait qu’il s’inquiète pour elle, mais après tout, ça faisait aussi parti de ses fonctions. S’assurer que les gens pouvaient vivre au mieux, avec leur moyen. Et si ce n’était pas le cas, trouver une façon de les aider pour que cela soit possible.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Moonroaming Empty
MessageSujet: Re: Moonroaming   Moonroaming I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Moonroaming
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
▬ Bienséance . & . Damnation :: ROCCIANERA - On peut résister à tout, sauf à la tentation :: 
_L'église
-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser