Arrivée discrète...

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Livia descendit de la voiture, le visage dissimulé sous une tulle sombre, assistée par le cocher. Redressant la tête, elle vit sur une façade blanchâtre « Hôtel Gracias » et eut un pincement de lèvres…

« Le meilleur Hôtel du coin… quel doit-être le pire… »

Alors que ses affaires étaient déchargées, on vint les réceptionner tandis qu’elle gravissait les marches. Droite et sévère, plus par fatigue que par naturel, elle franchit le pas de la porte sceptique et, au cœur du hall s’arrêta net.

« … j’ai parlé trop vite semble-t-il… »

Un rococo baroque, chatoyant et luxuriant, étalait ses fastes face aux yeux étonnés de Livia. Était-ce vraiment le même lieu? Une fois à l’office, elle s’annonça et on la guida jusqu’à sa chambre, empruntant les escaliers monumentaux et de larges couloirs pourpres. Une porte d’acajou sculptée s’ouvrit sur une suite mêlant luxe et élégance. Après avoir remercié le room, Livia prit possession des lieux, tandis que ses affaires était déballées par sa dame de compagnie. Elle prit alors un bain pour se délasser et réfléchir un peu…









La tête penchée en avant, les yeux dans le vague… un malaise planait autour d’elle, son instinct lui faisait sentir que la disparition de son père allait au-delà de la simple conséquence de ses débauches. Ce lieu paraissait trop paisible et calme pour lui inspirer confiance. Bientôt elle en percerait les secrets. Mais là, tout de suite, alors que son corps se détendait sous la chaleur de l’eau et des vapeurs du bain, elle repensait aux doutes et aux peurs qui l’assaillaient depuis quelques temps. Cette envie de destruction et de débauches qui parfois lui étreignaient le cœur alors qu’à l’extérieur elle donnait tout les aspects de la femme accomplie et vertueuse… n’était-elle qu’une débauchée elle aussi? Était-ce la fatalité de l’héritée?

Elle se laissa aller dans le creux de la baignoire, sentant le contact des parois sur sa chair, sa tête se renversa en arrière offrant son cou, alors qu’un soupir s’échappait de ses lèvres. Elle observa, les yeux mi-clos, la femme qui rangeait ses affaires. Ses fesses semblaient ressortir plus que la normal de ses masses de tissus. Livia les détailla en se passant la langue sur les lèvres, puis, glissa sous l’eau pour échapper à ses idées obscènes.








La peau rosie par la morsure de ses ablutions, elle sortit négligemment et enfila un peignoir pour se sécher. Un air contrarié déchirait son front d’albâtre. Lorsqu’elle arriva dans le petit salon, sa dame de compagnie s’était retirée.

Livia se dirigea vers une mallette ouvragée, possédant un système complexe d’ouverture. Elle y conservait de nombreux documents dont un dossier à la couverture de cuir noir. C’était là tout ce que l’on avait retrouver de son père : son journal. L’Œuvre d’un débauché… quoique… il ne brillait pas que pour cela… en relisant l’une des lettres de son père à l’un de leurs agents en bourse à Londres, celui-ci, sous couvert d’une lettre galante, avait transmit à son acolyte, les coordonnées d’une nouvelle valeur forte intéressante.

Plusieurs lieux étaient cités… aucun nom… cela promettait d’être ardu à résoudre, mais Livia avait ceci de fort particulier : son esprit était aussi perspicace que retors, elle finirait par saisir tout ce que son père appelait « le vivier fertile de la Fortuna ».